Dire en un mot ma démarche de baptême ? La rencontre.
Je retiens l’accueil particulier dont j’ai bénéficié pour préparer mon baptême. Parce que j’étais adulte, et grâce au cheminement proposé. J’ai pu rencontrer, mieux connaître des gens, échanger.
Cette démarche volontaire de préparer mon baptême, c’était plus que d’aller à l’église, à la messe ; elle m’a emmenée plus loin.
Mon père n’a jamais été très chaud pour l’église. C’est avec mes grands-parents que j’ai eu l’occasion, jeune, de la fréquenter. Avec eux j’allais à la messe, de façon rituelle, lambda ; et aussi à Lisieux chaque année. J’ai appris à me signer en entrant dans une église, mais je ne connaissais pas les codes, et ça me faisait peur.
Plus tard, j’ai vu mes cousines et mes cousins être baptisés. Mon père est décédé, puis ma mère s’est remariée. Quand j’avais 18 ans, ma sœur a été baptisée, et là j’ai demandé à l’être aussi. Mais le prêtre a refusé, je ne sais plus trop pourquoi ; un peu parce que j’étais trop grande, c’était trop compliqué, ai-je retenu… Je me suis dit que, peut-être, ce n’était pas le moment. Mais ça m’avait marquée.
En Normandie, il y avait près de chez moi, à Neubourg, une paroisse dont la communauté était très vivante, accueillante. Cette Eglise m’attirait beaucoup.
C’est en conduisant ma fille de 8 ans à la préparation de son baptême que j’ai demandé à Bernard, le prêtre qui nous accueillait, si je pouvais moi aussi préparer mon baptême.
Dans tout ce temps, j’ai senti que je prenais confiance.
J’ai osé dire ou montrer que je découvrais la foi ; par exemple, en parler au travail, parce qu’à la pause du déjeuner, je lisais l’Evangile, et que ça intriguait des collègues : ça ne collait pas à mon image, pour eux. Ce n’est pas toujours bien vu, mais le plus souvent, j’ai eu des réactions positives, après discussion : « c’est chouette, parce que c’est toi qui a choisi, moi on ne m’a pas demandé mon avis… ».
J’ai aussi rencontré une femme de 85 ans qui a réagi parce qu’elle avait eu la chance, disait-elle, d’avoir été baptisée à 7 ans, et qu’elle s’en souvenait comme une bonne expérience de sa vie.
Et puis, lors de mon baptême, j’ai vu que ma mère, et des oncles et tantes qui étaient venus, étaient tous étonnés de la façon dont les choses se passaient. Ils se sont sentis bien, accueillis, ils ont dit que ça changeait de leurs autres contacts avec l’Église.
L’autre jour, je suis passée à Evreux devant la cathédrale, on entendait de la musique, il y avait des affiches d’un groupe, « Hosanna ». Avec ma fille, on est entrées. Un prêtre était en train d’apprendre à des jeunes à danser, et le prêtre jouait de la batterie.
J’ai aimé rencontrer des prêtres qui sont proches des gens, simples.
J’ai été impressionnée par Monseigneur Centène, l’évêque de Vannes, qui est venu parler avec nous ; il nous parlait comme tous les jours, je l’ai senti très proche.
Je suis très sensible au Pape François : il est très centré sur l’humain, c’est quelqu’un qui donne envie.
Je me souviens, au début avec Edwige (qui préparait elle aussi le baptême), on ne se sentait pas faire partie du noyau de gens habitués, à la messe ; nous, on se mettait au fond, on ne se sentait pas accueillies.
Depuis, on a eu l’occasion de le dire, et du coup, je vois que beaucoup de gens, quand ils me saluent, soulignent gentiment : « Maintenant, on ne vous oublie pas ! »
Ce qui est important pour moi, c’est de sentir que les gens ne sont pas là pour venir à la messe et puis rentrer chez eux, sans rien changer.
Être ensemble, attentif à l’autre, avoir le souci de l’entraide.
Pour les jeunes, il y a les scouts qui apprennent ça, j’aimerais que ma fille puisse y aller, mais elle n’est pas prête, pour l’instant.
Depuis 15 jours, je ne suis pas allée à la messe, parce que ce n’était pas très facile matériellement. Mais j’ai ressenti que ça devient pour moi un bon moment, dont j’ai besoin.
Sur le site internet de Pluvigner, dans l’onglet « Accueillir et partager« , je retiens la phrase : « Le chrétien ne peut rester indifférent à son prochain. »
Ce qu’on peut faire pour l’autre, ce n’est pas toujours ce qu’on avait commencé à faire…
Je m’aperçois un jour à la messe que mon voisin n’a pas pris de carnet de chant, et je vais lui en chercher un. Et comme je le lui donne, il me demande 2 €. J’ai été déroutée. Et ça m’a posé une question. Si je lui donne, est-ce la vraie question ? Est-ce vraiment là mon rôle de chrétienne ? Car alors je vais entretenir un réflexe et une dépendance de demande incessante. J’avais plutôt envie de prendre le temps de m’asseoir avec lui et avec Bernard pour échanger. Ce n’est peut-être pas de 2 € qu’il avait le plus besoin.
Vanessa L.